vieilles familles dont Villani et Ricobaldo décrivent les mœurs patriarcales. « Là on vivait sobrement, les hommes vêtus de peaux de mouton non foulées, les femmes parées d’une robe étroite de drap écarlarte, avec une ceinture de cuir à l’antique. Le mari et la femme soupaient sur la même assiette, buvaient au même verre et, s’il était nuit, un serviteur tenait devant eux une torche de résine. Mais ceux qui vivaient de la sorte étaient loyaux entre eux, fidèles à leur commune, et, avec ces mœurs rudes et pauvres, ils faisaient de plus grandes choses que les générations délicates et polies qui les suivirent. » C’est ainsi qu’il faut se représenter l’Italie du treizième siècle. Ainsi devait se faire peu à peu, si je puis le dire, le nid d’où devaient prendre leur essor ces trois aigles de la poésie chrétienne : Dante, Pétrarque et le Tasse.
A Dieu ne plaise cependant que j’aie voulu réduire les saints à n’être que les précurseurs des grands poëtes ! Mais je reconnais en eux les serviteurs de cette Providence souverainement économe qui emploie chacun de ses ouvrages à plusieurs fins. Si elle compte les grains