Car, étant tombé de lui-même, il fallait que de lui-même il se relevât l’ange n’était pas tenu de l’aider et ne le pouvait point. La Pénitence envoie la Prière à la cour du Ciel « Je demande miséricorde, dit-elle, et non justice. » Aussitôt la Miséricorde est entrée à la cour céleste : Seigneur, je pleure mon héritage, que la Justice m’a ravi. En frappant l’homme, c’est moi qu’elle a blessée à mort, et de tout mon honneur elle m’a dépouillée. »
LA JUSTICE. « Seigneur, la loi fut donnée à l’homme. Par félonie, il voulut la mépriser. J’ai prononcé la peine, et je ne l’ai pas faite égale à l’offense. Examinez mon jugement, et corrigez-le, si en quelque point j’ai excédé la mesure. »
DIEU LE PÈRE. « Ô mon Fils, ma souveraine Sagesse ! en toi réside tout le secret de la Rédemption de l’homme, telle que notre conseil l’agrée, et telle qu’en tressaillira de joie la céleste cour. »
DIEU LE FILS. « Ô mon doux et révéré Père dans votre sein j’ai toujours habité. Mais la vertu d’obéissance sera toujours la mienne. Qu’on me trouve seulement une demeure convenable, et je ferai cet accord, où toutes deux, Justice et Miséricorde, conserveront leurs droits. » Ici le poëte raconte la création de Marie, l’annonciation, l’enfantement divin. « De même qu’Adam fut formé de terre vierge, dit, l’Écriture, ainsi d’une Vierge naquit le Christ, qui venait payer