un petit drame de la Compassion de la Sainte Vierge, où je retrouve toute l’inspiration du Stabat Mater.
LE MESSAGER, LA VIERGE, LA FOULE, LE CHRIST.
LE MESSAGER. « Dame du paradis, ils ont pris ton fils, le Christ bienheureux ; accours, et vois je a crois qu’ils le tuent, tant ils l’ont flagellé[1] . »
LA VIERGE. « Comment cela peut-il être, qu’un homme ait mis la main sur lui ? car il ne fit jamais aucun mal, le Christ, mon espérance. »
LE MESSAGER. « Ô dame ! hâte-toi, et viens à son aide. Ils ont craché au visage de ton fils, et la foule l’entraîne d’un lieu à l’autre : chez Pilate ils l’ont mené. »
LA VIERGE. « Ô Pilate ! ne fais point tourmenter mon fils !car je puis te montrer comme on l’accuse à tort... »
LA FOULE. « Crucifiez-le ! crucifiez-le !L’homme qui se fait roi désobéit au sénat.
LE MESSAGER. « Madame, voici la croix que le peuple amène, et sur laquelle la vraie lumière doit être élevée. »
LA VIERGE. « Ô croix ! que vas-tu faire ? Tu m’ôteras mon fils ! Et que lui reprocheras-tu, puisqu’en lui le péché n’est pas ?... »
LE MESSAGER. « Madame, voici qu’on lui saisit la
- ↑ Jacopone, lib. III, 12.