ciseau chrétien devient plus libre et plus fécond. Au lieu de ces timides emblèmes qu’il esquissait sur la brique, il fouille hardiment le marbre, il en fait jaillir les bas-reliefs de ces sarcophages qui décorent les musées de Rome et les églises de Ravenne. On y retrouve les sujets bibliques déjà traités aux catacombes ; mais d’autres scènes s’y ajoutent ; le symbolisme plus riche et plus transparent annonce que le temps des persécutions est fini, et que la discipline du secret ne voile plus les saints mystères. Les tombeaux de Ravenne ne parlent pas de la mort tout y rappelle l’immortalité que l’Eucharistie donne aux chrétiens ; ce sont des vignes becquetées par des oiseaux, des colombes qui s’abreuvent dans un calice, de beaux agneaux qui se nourrissent des fruits d’un palmier.
Mais le dessin, désespérant de rendre la pensée tout entière, avait appelé la parole à son secours, et d’abord elle prit peu de place. Les premières inscriptions sont d’une brièveté qui a aussi son éloquence : Τόπος Φιλήμονις « C’est la place de Philémon… » Quelques-unes multiplient les expressions tendres et consolantes, comme celle-ci : Florentius, felix agneglus (sic) Dei : « Florentius, heureux petit agneau de Dieu. » Ou bien encore « Vous êtes tombée trop tôt, Constantia, miracle de beauté
Const. Apost. V, cap VII ; S. Augustin, Epist. 48 ; id De Civ. Dei XVIII, 23 ; Optat Milevit, Contra Parmen, III, 2 ; S Eucher Liber formularum spiritualis intelligentiae.