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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/245

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CHAPITRE VII


LES PETITES FLEURS DE SAINT FRANÇOIS


Si tout l’effort du mysticisme est de faire que l’homme s’oublie devant Dieu, il ne faut pas s’étonner que l’auteur de l’Imitation ait voulu rester ignoré, ni que toute la poésie franciscaine vienne aboutir à une œuvre charmante, mais anonyme : ce sont les Petites Fleurs de saint François. Elles ressemblent vraiment aux fleurs, qui ne publient pas le nom de leur jardinier, mais qui annoncent leur saison. Tout dans ce livre respire la foi, la naïveté du moyen âge : des indices incontestables y font reconnaître la première moitié du quatorzième siècle mais on n’a que de faibles conjectures pour y soupçonner la main de Jean de Saint-Laurent, de la noble famille florentine de Marignolles, que son savoir et sa vertu firent élever, en 1554, au siège épiscopal de Bisignano[1].

À vrai dire, un livre pareil n’a pas d’auteur : il se

  1. Wadding, Scriptores ordinis Minorum, comme supplemento Sbaraleae.