je te répondrai, cette fois, comme tu veux. » Et saint François, pleurant, dit : « Ô méchant frère François, penses-tu que Dieu ait merci de toi ? » Et frère Léon de répondre : « Bien plus, tu recevras de grandes grâces de Dieu, et il t’exaltera et te glorifiera dans l’éternité, parce que celui qui s’humilie sera exalté ; et je ne puis dire autrement, car Dieu parle par ma bouche. » Ainsi, dans cette humble contestation, avec beaucoup de larmes et beaucoup de consolations spirituelles, ils veillèrent jusqu’au jour.
Saint François demeurait une fois au couvent de la Portioncule avec frère Masséo de Marignane, homme d’une grande sainteté, d’une grande sagesse, et doué d’une grâce singulière pour parler de Dieu : c’est pourquoi saint François l’aimait beaucoup. Un jour saint François revenant de la forêt, où il avait fait oraison, et ledit frère Masséo se trouvant à la sortie de la forêt, celui-ci voulut éprouver l’humilité du saint, alla à sa rencontre, et comme en plaisantant lui dit : « Pourquoi ? pour-