commença à la prier humblement de demander à son bien-aimé fils que, par ses mérites, il le tirât de la prison de cette misérable chair. Et comme il persévérait dans cette prière avec beaucoup de larmes, la Vierge Marie lui répondit, l’appelant par son nom : « Ne crains rien, mon fils, car ta prière est exaucée, et je suis venue pour te donner un peu de soulagement avant que tu partes de cette vie. » Et la Vierge Marie avait à ses côtés trois saintes vierges qui portaient à la main trois boîtes d’électuaires d’un parfum et d’une suavité inexprimables. Alors la Vierge glorieuse prit une de ces boîtes, l’ouvrit, et toute la maison fut remplie d’une bonne odeur ; et avec une cuiller elle prit de cet électuaire, et en donna au malade. Et le malade, aussitôt qu’il en eut goûté, sentit tant de soulagement et de douceur, qu’il lui paraissait que son âme ne pouvait plus rester dans son corps ; si bien qu’il commença à dire : « C’est assez, très-sainte mère, Vierge bénie, toi qui guéris et qui sauves la race humaine : c’est assez, je ne peux plus supporter tant de suavité. » Mais la compatissante et bonne mère n’en présenta pas moins plusieurs fois de cet électuaire au malade, et lui en fit prendre jusqu’à vider toute la boîte. Ensuite, la Vierge bienheureuse prit la seconde boîte, et y mit la cuiller pour lui en donner encore ; et lui se plaignait en disant : « Ô bienheureuse mère de Dieu ! mon âme est
Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/356
Apparence