Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/403

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enflammé se dresse, gibet aux, mille bras, où sont suspendues les âmes des avares. Plus loin, brûle une fournaise couronnée de sombres tourbillons. Un large fleuve, roulant des démons dans ses flots, s’enfonce sous les arches du pont fatal, que les justes réconciliés franchissent, mais qui fuit sous les pas des pécheurs. Plongés, à des profondeurs inégales, selon la gravité de leurs crimes, apparaissaient les envieux, les adultères, les dissipateurs, les sectaires armés pour la ruine de l’Eglise[1]. D’autres tourments attendent les usuriers, les exacteurs, et tous ceux qui n’eurent souci de Dieu, ni merci des pauvres. Les vierges infidèles, vêtues de noirs vêtements, sont livrées aux embrassements hideux des dragons et des couleuvres. Les juges iniques errent entre des feux toujours allumés et une muraille glaciale. Des chaînes douloureuses chargent les mains des mauvais prêtres. Enfin, le puits scellé des sept sceaux renferme dans une infecte sépulture ceux qui nièrent les mystères de la foi[2]. À ces tristes spectacles vient se mêler l’apparition d’une âme élue, que les anges portent dans la gloire. La cour céleste retentit de joyeux

  1. Le texte semble indiquer ici des sociétés secrètes, ou l’on aurait juré la destruction du catholicisme

    A sainte Iglise firent guerre.
    Et par sa mort se parjurouent.

    Dante représente aussi les violents plonges dans

    un lac de sang dont la profondeur varie selon leur culpabilité.

  2. Dante met tes hérétiques dans des tombes, canto XI.