Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/451

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dans le péché[1]. Dans la belle chronique florentine que venait de compiler Ricordano Malespini, « pour la gloire de Dieu et pour l’utilité des lecteurs, lettrés ou laïques[2], » Dante avait dû mettre la main sur le chapitre quarante-huitième, où est contée l’histoire du marquis Hugues de Brandebourg, venu en Italie à la suite de l’empereur Othon III. Comme le marquis chassait aux environs de Florence ; il arriva, par la volonté divine, qu’il s’égara dans la forêt, et que, cherchant les gens de sa suite, il se trouva dans une forge où l’on travaillait le fer. Et là, il vit des hommes noirs qui, au lieu de fer, semblaient tordre d’autres hommes dans le feu et sous le marteau. Et il lui fut dit que c’étaient des âmes damnées, et-que l’âme du marquis Hugues était condamnée à une peine semblable pour sa vie mondaine, s’il ne venait à pénitence. De quoi le marquis, épouvanté, se recommanda a la vierge Marie, et, revenu à Florence, fit vendre tout son patrimoine d’Allemagne pour bâtir sept abbayes qu’il dota richement[3]. Voilà

  1. Je regrette d’avoir dù resserrer ainsi l’admirable récit traduit de main de maître par M. Villemain, Tableau de la Littérature française au moyen âge, leçon 1.
  2. Malespini Storia cap. i A onore e riverenza dell’alto Iddio padro, da cui discende il sommo bene, e a frutto e utilità di coloro che leggeranno, si degli alletterati, come de laici
  3. Ricordano Malespini, Storia, cap. XLVIII E avenne per volontà di Dio che essendo a cacciare. per lo bosco si smarri dà sua gente, e capito in sua visione a una fabbrica là ove s’usava di fare lo ferro ; quivi trovando uornini neri e formati, che in luogo di