Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/497

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son dieu. Chez les Égyptiens, c’était Osiris, la divinité libératrice et bienfaisante, qui avait péri par la perfidie de Typhon, mais qui sortait glorieusement du tombeau[1] . Si nous remontons encore une fois jusqu’aux Indes, nous n’y trouverons rien de plus célèbre que la neuvième incarnation de Wichnou, lorsque, sous la figure de Krichna, il terrasse le serpent infernal, relève l’empire des bons, humilie les méchants, et meurt par trahison pour reparaître un jour en libérateur[2].

6. Ainsi les fables se ramènent aux dogmes. Il faudrait encore ramener les dogmes à leur dernière raison. Mais ce n’est ici ni le lieu ni le temps d’une telle recherche. Il suffit d’en indiquer la route et l’issue.

Déjà les anciens avaient prêté à leurs mythes trois sens qui en éclairaient les obscurités un sens physique, un sens historique, un sens moral. Ainsi la descente des dieux aux enfers était interprétée, soit comme une image du soleil descendu dans les froides régions de l’hiver ; soit comme le récit poétique d’une aventure lointaine chez les peuples du Nord soit comme le symbole de la Raison pénétrant

  1. Guigniaut, Symbolique, I, 450 ; II, 46, 58. Même tradition chez les Scandinaves Ballder, le plus beau des dieux, est frappé a mort par l’artifice des divinités infernales. Sa chute est le signal de l’incendie du monde mais de ses cendres sortira un autre univers plus pur et plus durable.
  2. Guigniaut, Symbolique, t. I ;