ture , a-t-il seul appris à l’homme à la respecter, à l’aimer véritablement, en faisant paraître le plan divin qui la soutient, l’éclaire et la sanctifie. C’était à cette clarté que François considérait la création il en parcourait tous les degrés pour y chercher les vestiges de son Dieu ; il retrouvait celui qui est souverainement beau dans les créatures belles ; il ne dédaignait pas les plus petites, les plus méprisées, et, se souvenant de leur commune origine, il les nommait ses frères et ses sœurs. En paix avec toutes choses, et revenu en quelque sorte à la primitive innocence, son cœur débordait d’amour non-seulement pour les hommes, mais pour tous les animaux qui broutent, qui volent et qui rampent ; il aimait les rochers et les forêts, les moissons et les vignes, la beauté des champs, la fraîcheur des fontaines, la verdure des jardins, et la terre et le feu, et l’air et les vents, et il les exhortait à rester purs, à honorer Dieu, à le servir. Là où d’autres yeux n’apercevaient que des beautés périssables, il découvrait comme d’une seconde vue les rapports éternels qui lient l’ordre physique avec l’ordre moral, et les mystères de la nature avec ceux de la foi. C’est ainsi qu’il ne se lassait pas d’admirer la grâce des fleurs et de respirer leurs parfums en songeant à la fleur mystique qui sortit de la tige de Jessé ; et quand il en trouvait beaucoup ensemble, il les prêchait comme si elles eussent été douées de raison. Ses heures se passaient quelquefois à louer
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