« tombée en démence, âme chrétienne ? Tu es sortie de l’ordre, et ta ferveur ne connaît pas de frein »
L’Âme ou François :
« Ô Christ ! tu m’as dérobé le cœur, et tu me dis de mettre l’ordre dans mon âme ! Toi-même tu n’as pas su te défendre de l’amour. L’amour t’a fait venir du ciel en terre ; tu es descendu jusqu’à cette bassesse d’aller par le monde comme un homme méprisé. Tu n’as voulu ni maison ni terre, mais la pauvreté seule pour nous enrichir. Dans la vie comme dans la mort, tu n’as montré qu’un amour sans mesure qui te dévorait le cœur. Souvent tu cheminas sur la terre comme un homme enivré ; l’amour te menait comme un homme vendu. En toutes choses tu ne montras qu’amour, ne te souvenant jamais de toi. Et je sais bien que, si tu ne parlas point, si tu ne t’excusas pas devant Pilate, ce fut pour conclure le marché de notre salut sur la croix dressée par l’amour. »
Quand les trois poëmes qui viennent d’être cités appartiendraient entièrement à saint François, on pourrait encore trouver qu’une œuvre si courte répond mal à une si longue préparation, et que c’est bien peu pour une telle vie d’aboutir à un recueil