présents[1]. Plus tard, quand les villes lombardes eurent obtenu par le traité de Constance toutes les prérogatives de la souveraineté, quand elles battirent monnaie, levèrent des armées, rendirent la justice, elles prétendirent aussi tenir leurs cours plénières comme les empereurs et les princes qu’elles avaient vaincus. En 1214, Trévise célébra des fêtes où l’on éleva un château artificiel tendu de pourpre et d’hermine : on y enferma quantité de dames et de demoiselles, chargées de le défendre sans le secours d’aucun homme. Le siège était fait par des jeunes gens armés de fleurs, de fruits, de muscades, et de petites ampoules pleines de parfums. Les députations des cités voisines assistaient au combat, chacune sous sa bannière. Vers le même temps, Venise, Padoue, Gênes tinrent aussi des cours où nobles et plébéiens, unis comme des frères, passaient les jours dans les banquets et les concerts, sur ces mêmes places publiques tant de fois ensanglantées de leurs querelles. Les Toscans imitèrent ces réjouissances ils y portèrent toute la
- ↑ Muratori, Antiquitates italicae , t. II l dissert. 29 ; de Spectaculis et ludis medii aevi. Donizo, de Vita comitissae Mathildis :
Tympana eum cytharis, stivisque, lyrisque sonant hic,
Ac dedit insignis dux praemia maxima mimis.Francesco da Buti, dans son Commentaire inédit sur-la Divine Comédie, rend ce témoignage du roi de Sicile Guillaume « Guglielmo fue un uomo giusto e ranionevole....In essa corte si troyava di ogni perfezione gente ; quivi erano li buoni dicitori in rima d’ ogni conditione ; e quivi erano gli excellentissimi cantatori, quivi erano persone d’ogni solazzo che si pub pensare vertudioso e onesto.»