Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

inépuisable, apparaît l’immuable immensité. Pendant que des scènes toujours nouvelles animent le rivage, la pleine mer s’étend à perte de vue, image de l’infini, telle qu’au temps où la terre n’était pas encore et quand l’esprit de Dieu était porté sur les flots. David avait aussi admiré ce spectacle, et peut-être du haut du Carmel son regard embrassait-il les espaces mouvants de la Méditerranée, lorsqu’il s’écriait « Les soulèvements de la mer sont admirables : Mirabiles elationes maris . »

Tout ceci est peut-être bien solennel pour un début de voyage ; mais on sait que les pèlerinages s’ouvrent par des psaumes.


II
LE CHEMIN DE SAINT-JACQUES.


Fontarabie, le 16 novembre. Miranda de Ebro, le 17.

Le 16 novembre, par une tiède matinée, nous passions la Bidassoa, et nous laissions fuir derrière nous l’île des Faisans, à demi détruite par les eaux, sans que la France ni l’Espagne aient rien fait pour sauver le coin de terre où fut signée la paix des Pyrénées. La route suivait la côte du Guipuzcoa. D’un côté s’étageaient les cimes abruptes, les pentes boisées, les coteaux cultivés qui rattachent les Pyré-