Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/157

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poursuivant de ses lettres infatigables son ami Licentius, faible cœur qui ne savait point se résoudre. Saint Jérôme écrit à Laeta ; il la console de l’opiniâtreté du vieux pontife Albinus, son père. Il lui rappelle qu’une conversion n’est jamais tardive. Il veut que sa jeune enfant, née du vœu fait au tombeau d’un martyr, soit élevée sur les genoux du vieillard, qu’elle le captive de ses caresses, et que, suspendue à son cou, elle chante, jusqu’à le faire sourire, l’Alleluia malgré lui… »

Il ne faut donc pas d’abord désespérer de ceux qui nient. Il ne s’agit pas de les mortifier, il s’agit de les convaincre. La réfutation est assez humiliante pour eux quand elle est décisive. Quelle que puisse être la déloyauté, la brutalité de leurs attaques, donnons-leur la leçon d’une polémique généreuse : Gardons-nous de pousser à bout leur orgueil par l’injure, et ne les intéressons pas à se damner plutôt que de se dédire… Le nombre est plus grand de ceux qui doutent. Il y a de belles intelligences mal engagées dans la vie par le malheur d’une éducation insuffisante ou par l’entraînement d’un mauvais entourage beaucoup ressentent amèrement la douleur de ne pas croire. On leur doit une compassion qui n’exclut point l’estime. Il serait habile, quand il ne serait pas juste, de ne les point rejeter dans la foule décroissante des impies, de diviser leur cause et de distinguer entre les étrangers et les ennemis. Il n’est pas sage de dédaigner