Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/180

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d’autres noces, et soumet les contrevenants à la pénitence publique. Ces temps sont l’âge d’or du Christianisme on ne leur reproche ni les superstitions ni les usurpations dont on noircit les siècles suivants. Et cependant la doctrine de l’indissolubilité y avait déjà toute sa force ; elle commençait à vaincre le relâchement des mœurs romaines, quand elle rencontra de nouveaux périls dans les instincts et dans les coutumes des conquérants barbares qui ouvrirent le moyen âge.

Le droit commun des peuples du Nord permettait la polygamie à leurs chefs. Les rois des Francs devenus chrétiens cherchèrent à retenir au moins le privilége de la polygamie successive, c’est-à-dire de la répudiation. De là ces exemples dont les défenseurs du divorce se sont prévalus. : ces rois de la première et de la seconde race se défaisant de leurs épouses et trouvant des évêques pour bénir l’adultère légal, comme on en trouva plus tard pour bénir le duel judiciaire. Toutefois, la discipline des premiers siècles conservait tant d’autorité, en 857, qu’un descendant dé Charlemagne, le roi Lothaire, ayant répudié Thietberge, le pape Nicolas I° ne craignit pas de le dénoncer à l’indignation de l’univers. « Car nous ne souffrirons pas, disait-il, que le désordre étende ses racines. Et qui donc empêcherait désormais les hommes, quand ils seront las de leurs femmes, de les accabler de persécutions jusqu’à ce qu’elles sollicitent la rupture du ma-