Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/25

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Comte n’a pas d’autre pensée. Convoqué aux cortès de Léon, il s’y rend hardiment sans peur de cette prison où il a langui de si longs jours ; il s’y rend, montant un cheval de prix et portant sur le poing un vigoureux faucon. Le roi convoite ces animaux superbes et les achète pour une somme payable à terme fixe, et qui doit doubler par chaque jour de retard. Livraison faite, la discorde éclate entre les deux contractants. Après plusieurs années de guerre, Fernan, victorieux, demande pour toute condition le prix de ses bêtes. Les arbitres désignés reconnaissent que tous les trésors du royaume n’y suffiraient pas ; et Fernan obtient en échange de sa créance l’indépendance absolue de son comté. « Le Comte le tint pour bon, car il lui.pesait beaucoup de baiser la main d’un autre homme, et il rendait à Dieu beaucoup de grâces pour avoir délivré de l’allégeance de Léon la glorieuse Castille. » Ainsi chante la ballade espagnole ; les peuples mêlent volontiers à leurs origines la ruse et l’héroïsme. Carthage se souvenait de la peau

    De no volver a Castilla
    Sin el Conde, su señor
    La imagen suya de predra
    Levan en un carreton,
    Resueltos,ssi atras no vuelve,
    De no volver ellos, non !

    El Conde lo hubo por bien,
    Porque mucho le pesaba
    De besar mano a ninguno ;
    Y a Dios muchas gracias daba
    Por sacar de subjecion
    De Leon a Castilla honrada.