Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour rudoyer le malheureux qu’ils ont secouru, pour ne pas comprendre que l’aumône engage celui qui la donne et lui interdit pour toujours tout ce qui pourrait ressembler au reproche d’un bienfait.

Quand vous dogmatiserez contre la charité, fermez du moins la porte aux mauvais cœurs, qui sont trop heureux de s’armer de vos paroles contre nos imporunités. Mais surtout fermez la porte aux pauvres ; ne cherchez pas à leur rendre amer le verre d’eau que l’Évangile veut que nous leur portions. Nous versons le peu que nous avons d’huile dans leurs blessures n’y mettez pas le vinaigre et le fiel. Non, il n’y a pas de plus grand crime contre le peuple que de lui apprendre à détester l’aumône ; et que d’ôter au malheureux la reconnaissance, la dernière richesse qui lui reste, mais la plus grande de toutes, puisqu’il n’est rien qu’elle ne puisse payer !


AUMÔNES POUR NOTRE SAINT-PÈRE LE PAPE PIE IX.
Janvier 1849.

Le signe que nous attendions est venu rompre un silence bien long pour nous, et nous permettre