Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/373

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Enfin le plan de l’association universelle est tracé en grande partie sur la République de Platon. Il est curieux, en parcourant les œuvres du philosophe grec, d’y retrouver la communauté des biens, des enfants, de l’éducation ; le nivellement des sexes, la rétribution selon la capacité, et autres rêveries semblables que l’on colporte aujourd’hui parmi nous comme choses nouvelles[1]. A ces conceptions helléniques s’entremêlent parfois quelques vues de J. J. Rousseau et de l’abbé de Saint-Pierre, des souvenirs lointains de la République chrétienne de Henri IV et de la Théocratie juive.

  1. « Les dons de la nature ont été également distribués entre les deux sexes ; l’homme et la femme jouissent des mêmes avantages : imposerons-nous donc toutes les charges à l’homme, sans en faire aucune part a son épouse ? Douées des mêmes qualités, les femmes partageront donc avec leurs époux le soin de veiller à la garde de la cité. La conséquence de cette loi est la communauté des femmes et des enfants ; en sorte que le père ne connaisse point celui qu’il a engendré, et que le fils à son tour ne puisse distinguer son père. Entre les gardiens de la cité tout doit être en commun. »
    Ομόιος διεσπαρμέναι αἳ φύσεις εν αμφοῖν τοῖν ζῶσιν καί πάντων μὲν μετέχει γυνὴ επιτηδευμάτων κὰτα φύσιν, πάντων δε ἄνὴρ. Ἢ οὖν ἁνδράσι πάντα προστάξομεν, γυναικι δε ουδεν Και γυναικοσ αρα και ανδροσ ἡ ἁυτὴ φύσις εἰς φυλακὴν πολεως. ΚΑι γυναικες αρα αι τοιαυται τοις τοιουτοις ανδρασιν εκλεκτεαι σθνοικειν τε και συνφυλαττειν, επειπερ εισιν ικαναι και ξυγγενιες αυτοις την φυσιν… τουτο επεται νομος τας γυναικας πασαςειν ; ι κοινασ… και τους παιδας ; υ κοινους και ήτε γονεα εκγονον ειδεναι τον αυτου ήτε παιδα γονεα… Δει κοινη παντα επιτηδευειν τους τε φυλακας και τασ φυλακιδας. (De Republica, lib. V, p.456, 457.)
    Si les bornes de cet opuscule eussent permis de plus longs détails, on aurait pu citer dé nombreux passages de la doctrine saint-simonienne, calqués sur des phrases de Platon un tel parallèle ne manquerait pas d’intérêt.