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barbares et policés, jouiraient des mêmes institutions, des mêmes avantages matériels. Mais, quand l’Évangile ordonne le triomphe de l’esprit et le servage de la chair, quand il confesse un Dieu spirituel et une âme immortelle, Saint-Simon recule[1]  ; les enseignements, les préceptes et les promesses du Christ lui semblent au-dessus des forces humaines : il place sa religion comme juste milieu entre le Christianisme qui lui paraît trop haut, et le paganisme qui est trop bas ; et il s’applaudit d’avoir concilié l’esprit et la matière à peu près comme ces philosophes qui expliquaient l’union de l’âme et du corps par un médiateur plastique, bizarre enfant de leur cerveau rêveur.

III
DE L’APPLICATION DE LA DOCTRINE DE SAINT-SIMON.

Les considérations qui précèdent conduisent à apprécier les résultats d’une pareille doctrine, si jamais elle recevait son application.

Peuples, tournez vos regards du côté de l’Orient, vers les ruines des anciens portiques d’Athènes, vers les vieilles demeures des mages et des gymnosophistes c’est là qu’ils veulent vous ramener ;

  1. Cette expression est répétée plusieurs fois dans les livres des saint-simoniens.