Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

observation rapide, un instinct divinateur, lui apprennent d’abord bien des choses ; mais cette observation est sans ordre, cet instinct est sans loi. Il ne tarde donc pas à se trouver arrêté ; et, forcé de reconnaître l’insuffisance et la confusion des notions qu’il a acquises, il comprend qu’il ne saurait avancer au delà sans mettre une certaine régularité dans ses recherches, Il distribue les objets de son étude selon leurs analogies et leurs différences en plusieurs classes distinctes, et de chacune de ces classes il compose le thème d’une science spéciale. Mais bientôt il s’effraye de la multiplicité des sciences qu’il lui faut créer, des obstacles sans nombre dont elles se hérissent, de la variété des règles qu’elles réclament de toutes parts autour de lui se dressent des mystères. Alors il se demande s’il ne serait pas possible de trouver quelque part une règle universelle, les principes généraux d’une méthode applicable à toutes ses investigations particulières, une pierre philosophale qui changeât tous ses doutes en certitudes, une clef qui ouvrît tous les sanctuaires de la science. Car l’esprit humain est par-dessus tout amoureux de l’unité. Mais cette règle universelle, où la trouvera-t-il écrite ? En lui-même. En effet, quelque varié que puisse être l’exercice des facultés intellectuelles, ces facultés n’en restent pas moins identiques, soumises à des lois permanentes. Ainsi dans l’étude de ces facultés et de leur