Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/409

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plative , sa soeur aînée Philosophia secunda Et l’ensemble de cette vaste entreprise devait être désigné par un seul nom : Instauratio magna scientiarum.

Mais, comme Bacon se souvenait de la fragilité des choses mortelles, il prévit que le temps lui manquerait pour accomplir les deux dernières parties de son œuvre, et pensa y suppléer par deux essais qui pussent mettre sur la trace de son génie ceux qui voudraient la poursuivre : Scala intellectus, Prodromos philosophiae secundae[1]

Dès lors, maître de son dessein, et fort d’une longue méditation, le philosophe se mit a l’œuvre et produisit le système de logique auquel il doit la meilleure partie de sa gloire. Le livre de Dignitate et augmentis scientiarum en est l’introduction.[2]

Bacon a vu les sciences dédaignées et étrangères au milieu de la société de ses contemporains il a entendu s’élever contre elles les murmures des théologiens qui les accusent de témérité, et les reproches des politiques qui les regardent comme une sorte de luxe intellectuel, capable d’amollir et de corrompre en même temps,

  1. Dans ces deux écrits il se proposait d’appliquer sa méthode a des exemples particuliers mais il ne lui fut pas permis de les achever.Du Prodromos philosophiae secundae nous n'avons que la préface.
  2. Dans l’analyse qui va suivre nous avons tache de reproduire aussi fidèlement que possible l’ordre des idées et la couleur des expressions. Nous avons conservé surtout les grandes métaphores dont Bacon aime à se servir, et auxquelles parait tenir beaucoup. Le livre de Dignitate , etc., parut en 1605.