Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/432

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à toutes les recherches, ses ressorts furent mis à nu l’un après l’autre, la science s’avança à pas rapides, et, posant la main sur le merveilleux clavier de la création, en fit jaillir les innombrables combinaisons de l’industrie. L’industrie, à son tour, remplace par des machines ingénieuses le travail de l’homme, et lui donne les agents physiques pour auxiliaires et pour esclaves. Ainsi elle essuie la poussière qui déshonorait son front, et l’affranchit des grossiers labeurs qui tenaient son âme asservie. Elle peut aussi devenir la confidente et la conseillère de la charité, multiplier le soulagement des douleurs, augmenter l’abondance dont l’aumône se fait, donner à l’aumône elle-même le moyen de se cacher sous la forme du salaire. Et puis n’embellit-elle pas notre exil ? ne nous rend-elle pas quelque faible image du bonheur qui environna le berceau de nos premiers pères ? Et sera-ce là un présent funeste si nous n’en abusons point, si nous le rapportons à celui qui nous l’a envoyé par la main des hommes, et si, dans ce repos inespéré dont nous jouissons quelquefois au milieu des agitations de la vie, nous nous écrions comme le pasteur de Mantoue, mais avec une plus juste reconnaissance :

Deus nobis hœc otia fecit !