Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/486

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mier de l’Église d’Angleterre et veiller sur le boulevard de ses libertés.

Quelque temps après, Henri II éleva ses regards vers le siège de Cantorbéry, pensant y retrouver sa créature : il n’y rencontra plus qu’un redoutable adversaire.

L’issue de la dispute devait être terrible l’occasion fut petite. Un chanoine, appelé Philippe de Brois, avait insulté quelqu’un des justiciers royaux. L’archevêque, ayant mande le coupable à son tribunal, l’avait condamné à la peine du fouet et à la suspension temporaire de tout office et de tout bénéfice ecclésiastique. Le roi trouva la réparation insuffisante, et demanda que le coupable fût livré à la justice séculière pour subir un châtiment plus grave. L’archevêque répondit par un refus fondé sur la discipline des canons. Il n’en fallait pas tant pour blesser le monarque jaloux de son autorité. Henri voulait une satisfaction prompte, éclatante, durable il convoqua à Westminster les prélats du royaume et leur fit cette proposition « Qu’à l’avenir, lorsqu’un clerc, accusé d’un délit, aurait été dégradé par le tribunal ecclésiastique, il fût livré au bras séculier et soumis au châtiment prescrit par la loi commune. » Les évêques, d’un accord unanime, repoussèrent cette proposition comme attentatoire à la majesté de l’ordre sacerdotal, qui depuis plusieurs siècles et par toute la chrétienté était exempt de toute juridiction tempo-