Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/490

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même purement ecclésiastiques devaient, d’appel en appel, arriver devant la cour du roi, et ne pouvaient être portées à Rome qu’avec son assentiment ; 3° aucun des tenanciers directs du roi, aucun de ses officiers ne pouvait être excommunié, aucune de leurs terres ne pouvait être mise en interdit, avant que la cause eût été soumise à l’examen de la justice séculière. Ainsi l’Église d’Angleterre était détachée de la grande société chrétienne, emprisonnée dans les limites du royaume, incorporée dans le système féodal. On l’associait aux honneurs de l’aristocratie guerrière, mais c’était pour l’associer aussi à ses turpitudes. On la revêtait malgré elle d’odieuses livrées, et on la faisait asseoir despote au milieu des peuples, esclave aux pieds des rois. Elle était dépouillée de cet héritage de libertés qu’au jour de sa naissance elle avait reçues de l’Église romaine sa mère. Plus de liberté d’élection le prince allait disposer à la fois des deux glaives, et régner sur le domaine des âmes par la parole du prêtre comme il régnait sur le sol par la lance de ses soldats. Plus.de liberté de juridiction ; la main de fer de la justice temporelle allait s’appesantir sur les choses les plus délicates, les plus vénérables et les plus saintes, pour tirer de toutes parts de l’or et du sang. Plus de liberté d’excommunication et les ministres d’un pouvoir brutal et capricieux et la foule innombrable des tyrans subalternes ne connaîtraient plus désormais ces terreurs salutaires qui