Thomas, importuné du spectacle de cette austère vertu, jaloux peut-être de sa popularité, exaspéré sans doute par sa désobéissance récente, accueillit avec faveur ces suggestions perfides. De ces colères accumulées se forma une haine plus redoutable que la colère elle-même, une haine patiente parce qu’elle se sentait forte, savante et profonde parce qu’elle voulait plus que la mort, elle voulait de longues douleurs, le supplice moral, et par-dessus tout l’infamie de celui qu’elle poursuivait. Un parlement fut convoqué à Northampton. Là se rassemblèrent autour du roi, d’une part, les seigneurs temporels intéressés comme lui à l’abaissement du pouvoir spirituel en la personne d’un homme qui ne laissait pas en paix leurs vices et qui n’avait voulu partager ni leur tyrannie ni leur servitude d’une autre part, les évêques parmi lesquels il se trouvait bien des vertus, mais aussi bien des faiblesses. Là il ne devait plus être question des trop fameuses coutumes. L’archevêque devait être attaqué par ces voies détournées qui était si familières à la politique du monarque les arsenaux ténébreux de la législation féodale allaient fournir contre lui des armes irrésistibles on pourrait consommer sa perte sans lui laisser les honneurs du martyre. Il fut donc cité à comparaître, et comme il crut devoir faire défaut à cette citation qui violait les règles du droit canonique et les privilèges de sa propre dignité, il fut condamné à la confiscation
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