Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/333

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et de douteux, de primitif et d’altéré dans ses vieilles croyances, alors le temps n’est pas loin où, débarrassant la vérité qui lui avait été enseignée, des préjugés et des erreurs qui avaient pu s’y mêler et la corrompre, il la rétablira dans tout son éclat, il croira, non plus par instinct, mais par conviction ; c’est là le plus bel âge de l’homme, l’âge où il s’avance d’un pas sûr dans les voies de la vérité et de la vertu.

Foi instinctive, examen, foi raisonnée ou conviction ? telles sont les trois époques, telle est la loi de la raison humaine dans l’homme individuel, telle doit-elle être encore dans la société.

Le genre humain aussi fut faible aux premières années de sa vie : le Créateur lui devait secours et appui comme un père à son enfant. Il fallait lui donner non-seulement une vie matérielle, mais une existence morale. Aussi avons-nous montré les traces d’une révélation antique, première éducation de l’homme, rappelée sur les hauteurs du Sinaï, puis développée et consommée par les enseignements du Fils de Dieu. Toute l’antiquité païenne, toute la lutte du Christianisme et du polythéisme, ne fut que le long combat de la chair et de l’esprit, le laborieux enfantement de la société à la vie intellectuelle. Enfin la matière fut vaincue, le Christianisme triompha, l’Eglise fut chargée du vénérable dépôt de la doctrine, et les peuples crurent dans la simplicité de leur cœur. Mais un jour