Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/554

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victoire descendait ; mais Ur et Josué supportaient les mains fatiguées du prophète. De même, pendant que l’Église luttait contre le schisme et la servitude, le Pape était au sommet, veillant et priant, et l’esprit de Dieu était avec lui : saint Thomas de Cantorbéry se tenait à ses côtés et soutenait ses bras, pour qu’il ne défaillît point dans ce labeur, et l’aidait à porter le poids des destinées du monde. Dieu donc, au douzième siècle, pour sauver l’Église, se servit d’un homme ; et, si ce fut pour cet homme un sujet de louange, ce ne fut point un déshonneur pour l’Église, pas plus que pour une mère de s’appuyer sur l’épaule de son fils. Car c’était elle qui l’avait fait si généreux et si fort ; c’était elle qui l’avait nourri de saines doctrines il n’avait point goûté le lait de l’étrangère, il n’avait pas grandi sous le portique de la philosophie, mais à l’ombre de l’autel ce fut elle dont la pensée le soutint dans les jours d’épreuves, pour elle fut sa dernière parole et son dernier soupir ce fut elle enfin qui vint réclamer sa dépouille et l’enveloppa d’un linceul de gloire. Qu’elle jouisse donc de son heureuse maternité Saint Thomas de Cantorbéry n’appartient plus ni à un système, ni à une nation, ni à une époque. Il appartient, par un partage magnifique, à Dieu et à l’humanité ; il appartient à la grande, à la sainte, à l’impérissable Église romaine.

Aussi est-il temps de mettre un terme à ces dis-