Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 2.djvu/186

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le porche

Et il n'y a qu'eux qui y réussissent. Il faut qu'ils aient fait entre eux une espèce d'adoption. Ils ont adopté l'espérance et l'espérance les a adoptés. Non point certes comme un père une fille et comme une

fille un père. Mais plus familièrement,

D'une accointance, d'une adoption plus familière. Ils sont avec elle, (je connais les familles Des hommes), comme un oncle avec sa nièce. Dans les maisons où il y a un oncle il a avec les

enfants Et ensemble les enfants ont avec lui Une liberté, ime familiarité propre Que le père n'aura jamais.

Une connivence, une entente secrète, non déclarée. Mais ils n'ont pas besoin de la déclarer. Ils n'ont pas besoin de la déclarer à eux-mêmes. De la voir. Elle y est. Le père est l'ascendant direct, il a le front sourcilleux,

les yeux froncés, il est tout chargé d'une responsabi- lité directe. Et les enfants le sentent bien. Il est au-dessus. Et les enfants le sentent bien. Le lien du père au fils est un lien sacré, qui pèse, un

lien direct. Et les enfants le sentent bien. L'oncle a une liberté, (et l'âge en même temps, et

l'expérience), il fait tout ce qu'il veut, il est pour les

enfants

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