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DK LA DEUXIEME VERTU

Sa place d^paroissien, sa place de laboureur.

Sa place de paysan.

Sa place de père.

Sa place de Lorrain et de Français.

Car c'est des places, grand Dieu, qu'il faut qui soieut

tenues. Et il faut que tout cela continue. Quand il n'y sera plus comme à présent. Sinon mieux.

Il faut que paysannerie continue. Et la vigne et le blé et la moisson et la vendange. Et le labour de la terre. Et le pâtour des bêtes. Quand il n'y sera plus comme à présent. Sinon mieux.

Il faut que la chrétienté continue. L'Église militante.

Et pour cela il faut qu'il y ait des chrétiens. Toujours,

Il faut que la paroisse continue. Il faut que France et que Lorraine continue. Longtemps après qu'il ne sera plus. Aussi bien comme à présent. Sinon mieux. II pense avec tendresse à ce temps où il ne sera plus et

où ses enfants tiendront sa place. Sur terre. Devant Dieu.

A ce temps où il ne sera plus et où ses enfants seront. Et quand on dira son nom dans le bourg, quand on

parlera de lui, quand son nom sortira, au hasard des

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