Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/106

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le mystère

Et il demande à Joinville, il sollicite que le Adèle Join-

ville Fasse son salut. Veuille bien faire son salut. Quelle

sollicitation. Il a soin de le prendre à part. Il attend

que les deux frères soient partis. Quelle douceur, quel père parlerait plus doucement à

son fils. Comment me dîtès-vous hier ce ? Et je lui dis que encore lui disais-je. Et il me dit : Vous dîtes comme hastis musars ; (comme hâtif musard, comme hâtif étourdi, comme hâtif étourneau) ; Il feint presque de plaisanter, de commencer sur un ton

assez plaisant, justement comme un qui a peur, précisément comme celui qui va entrer dans le propos

le plus grave, qui va causer, qui va traiter de l'intérêt le plus grave) ; (ainsi commencent les joutes les plus redoutables) ; Et le sérieux profond arrive tout aussitôt après. Entre incontinent dans le corps même et dans le texte

de cette plaisante. De cette redoutable entrée. Vous dites comme hâtis

musars ; car vous devez savoir que nulle si laide lèpre n'est comme d'être en péché mortel, pour ce que l'âme qui est en péché mortel est semblable

au diable : par quoi nulle si laide lèpre'ne peut être.

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