Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/120

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le mystère

Ils savent tout tout seuls. On n'a pas besoin de leur envoyer des ordres à chaque instant.

Ils se débrouillent tout seuls. Ils comprennent tout seuls. En pleine bataille. Us suivent l'événement.

Ils se modifient suivant l'événement. Ils se plient à l'événement. Ils se moulent sur l'événement. Ils guet- tent, ils devancent l'événement.

Ils se retournent, ils savent toujours ce qu'il faut faire sans aller demander au général.

Sans déranger le général. Or il y a toujours la bataille, dit Dieu,

Il y a toujours la croisade.

Et on est toujours loin du général.

��C'est embêtant, dit Dieu. Quand il n'y aura plus ces

Français, Il y a des choses que je fais, il n'y aura plus personne

pour les comprendre.

��Peuple, les peuples de la terre te disent léger Parce que tu es un peuple prompt. Les peuples pharisiens te disent léger Parce que tu es un peuple vite. Tu es arrivé avant que les autres soient partis. Mais moi je t'ai pesé, dit Dieu, et je ne t'ai point trouvé léger.

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