Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/126

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le mystère

Et que le couronnement du jugement et le commen- cement du Paradis et de ma Béatitude sera Le coucher de soleil d'un éternel été.

��Or il en serait ainsi, dit Dieu.

Et tout ce que je pourrais mettre sur les bords des

lèvres Des plaies des martyrs Ce serait le baume, et l'oubli, et la nuit. Et tout s'achèverait de lassitude, Cette énorme aventure. Comme après une ardente moisson La lente descension d'un grand soir d'été. S'il n'y avait pas ma petite espérance. C'est par ma petite espérance seule que l'éternité sera. Et que la Béatitude sera. Et que le Paradis sera. Et le ciel et tout. Car elle seule, comme elle seule dans les jours de cette

terre D'une vieille veille fait jaillir un lendemain nouveau Ainsi elle seule des résidus du Jugement et des ruines

et du débris du temps Fera jaillir une éternité neuve.

��Je suis, dit Dieu, le Seigneur des vertus, La Foi est la lampe du sanctuaire. Qui brûle éternellement.

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