Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/128

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le mystère

Et les deux regards des deux yeux bien parallèlement

montants droit au ciel. O seul peuple qui regardes en face. Et qui regardes en face la fortune et l'épreuve Et le péché même.

Et qui moi-même me regardes en face. Et quand tu es couché sur la pierre des tombeaux L'homme et la femme se tiennent bien droits l'un à côté

de l'autre. Sans raideur et sans aucune contorsion. Bien couchés droits l'un à côté de l'autre sans faute. Sans manque et sans erreur. Bien pareils. Bien parallèlement.

Les mains jointes, les corps joints et séparés parallèles. Les regards joints. Les destinées jointes. Joints dans le jugement et dans

l'éternité. Et le noble lévrier bien aux pieds. Peuple, le seul qui pries et le seul qui pleures sans

contorsion.

Le seul qui ne verses que des larmes décentes. Et des larmes perpendiculaires.

Le seul qui ne fasses monter que des prières décentes Et des prières et des vœux perpendiculaires.

��Dans toute famille, dit Dieu, il y a un dernier-né. Et il est plus tendre.

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