Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/66

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le mystère

Qui jaillissent inconsciemment et qui naissent et incon- sciemment montent vers moi.

Celui qui en est le siège ne les aperçoit même pas. Il n'en sait rien, et il n'en est vraiment que le siège.

Mais moi je les recueille, dit Dieu, et je les compte et je les pèse.

Parce que je suis le juge secret.

��Telles sont, dit Dieu, ces trois flottes innombrables. Et

la quatrième. Ces trois flottes visibles et cette quatrième invisible. Ces prières secrètes dont un cœur est le siège, ces

prières secrètes du cœur. Ces mouvements secrets. Et assailli aussi effrontément, assailli de prières et de

larmes, Directement assailli, assailli en pleine face Après cela on veut que je les condamne. Comme c'est

commode. On veut que je les juge. On sait assez comment finissent

tous ces jugements-là et toutes ces condamnations. Un homme avait deux fils. Ça finit toujours par des

embrassements. (Et c'est encore le père qui pleure le plus). Et par cette tendresse qui est, que je mettrais au-dessus

des Vertus même. Parce qu'avec sa sœur la Pureté elle procède directe- ment de la Vierge.

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