Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un intérêt de dynastie ; lorsque vous vous êtes mis entre le Roi et le peuple, travaillant sans relâche à séparer le peuple du Roi ; lorsque vous vous êtes vantés de tenir un registre journalier de chaque émeute, de chaque insurrection par vous commandée, par vous amplifiée ; lorsque, par vos déclamations mensongères et froidement frénétiques, vous avez excité à la révolte, des âmes généreuses et encore dans l’âge de l’enthousiasme et des illusions, vous qui ne croyez à rien, qui n’avez d’amour ni d’enthousiasme pour rien ; lorsque vous avez énivré de fanatisme et de haine ces jeunes hommes, faits pour aimer, égarés, abusés par vos paroles sans foi ; lorsque vous avez encouragé l’émeute, loué l’émeute pillant les boutiques, violant les églises, empêchant les ouvriers laborieux de travailler ; lorsque vous avez insulté[1] et traité d’illégitime une Chambre qui a osé ne pas vouloir de vous, et que vous aviez cependant inconnue[2] d’abord pour légitime, le jour où vous avez cru qu’elle serait pour vous ; lorsque vous avez tenu des conciliabules remettant en

  1. Il s’est trouvé de deux à trois cents hommes pétris de toute l’ignorance et de toute la pusillanimité désirables.
    (National, 20 avril 1832.)
  2. Vous êtes dans une chambre légalement constituée, vous êtes la représentation propre de la révolution de juillet, vous pouvez compter sur la confiance du pays.
    (Chambre des Députés, 11 août 1831. M. O. Barrot.)