Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/84

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France n’a pas marché plus vite, c’est qu’après tout, ce besoin n’était pas au fond de la société, c’est que la société n’était pas mûre pour le progrès, comme l’entendent quelques-uns.

Mais, de ce qu’elle, ne court pas, il ne s’ensuit pas qu’elle cesse de marcher. La question du Mouvement et du Juste-Milieu se réduit à une question du plus ou du moins, et, entre ces deux systèmes, la différence est que les partisans du système du Juste-Milieu, qui n’ont jamais nié le Mouvement, ce qui serait absurde et impossible, ont voulu régulariser, et mesurer chaque mouvement qui s’opère chaque jour vers le progrès, de telle sorte que ce soit toujours un mouvement d’ordre, condition essentielle au progrès ; de telle sorte encore ; que chaque mouvement soit toujours une transition régulière d’un état modéré à un autre état modéré, sans jamais passer par l’état de désorganisation complète ou d’anarchie.

Et, en dernière analyse, à cette révolution si sage et si modérée, si régulière dans le sein même du désordre qui résultait nécessairement du combat, il n’a manque qu’une chose, c’est de n’avoir pas été parlementaire et seulement parlementaire, c’est d’avoir été forcée d’être violente ; car c’est ce qui fait qu’il y a tant de contradictions, tant d’opinions divergentes à l’heure qu’il est ; c’est ce qui fait que beaucoup de gens sont toujours prêts à comparer toute insurrection à la