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Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/117

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Que ne suis-je spirituel !

Je n’ose pas la taquiner directement. Je m’attaque à Dédé qu’elle tient par les mains et fait tourner ; j’interpose aussi Mme Bérion et je couds des marrons pour occuper mes mains.

— Votre fils, madame, fait des progrès étonnants.

— En calcul ?

— En calcul… oui, mais surtout en force et en agilité ; admirez cette souplesse, cette exubérance…

— Oh ! monsieur ! j’ai tout le temps de l’admirer, son exubérance ; à la maison nous ne pouvons pas le tenir.

— Eh bien ! lâchez-le ! par les beaux soirs comme celui-ci, lâchez-le sur votre pelouse. Et qu’il vive, ce bel enfant, qu’il vive sa vie joyeuse sous ces arbres dorés ! Voyez-vous comme il abandonne sa leçon maussade pour la danse ? Voyez-vous comme il va d’instinct à la joie et à la grâce ? Je souhaite à tous les enfants un jardin comme le vôtre et un professeur comme mademoiselle.

J’ai étendu cette longue phrase comme du beurre.

Mlle Josette, la première, mord à la tartine ; elle ne m’attaque pas directement non plus :

— Tu entends, mon petit Dédé : il ne faut plus jamais compter ni écrire ; si l’on te donne des devoirs, jette tes cahiers au feu et viens t’amuser avec marraine. Tu le veux bien, dis ?

Le petit me regarde, puis regarde sa mère. Celle-ci :