12 janvier. — Les costumes sont arrivés. Erreur ! Horreur ! Ils ne sont pas de 1815 ; ils sont « fin de siècle » !…
J’ai voulu les renvoyer, mais M. Michaud s’y est opposé.
— Non ! non ! cela retarderait encore la représentation. Et puis ces costumes ont un avantage : on les connaît, au moins !
Soit !
Il y a peu de chose pour ces demoiselles. Elles s’habilleront elles-mêmes sous la direction de Mme Michaud. Pour les hommes, il y a quatre costumes militaires, des épées, des étuis à revolver ; il y a aussi des fausses barbes, car mes guerriers, sauf Charlot, sont des blancs-becs.
Mme Michaud et Mme Godard ont été un peu déçues ; elles ont trouvé que cela ne faisait pas assez d’effet. On voit bien qu’elles n’ont jamais servi dans un régiment d’infanterie.
Il y a là la pelure d’un général et de deux capitaines. Le triste auteur ne pouvait pourtant pas faire beaucoup mieux.
Nous n’avons, il est vrai, ni bottes ni éperons ; mais j’ai assuré que j’en trouverais chez les ouvriers du cuir. Au besoin, des guêtres vernies feront office de bottes.
J’ai ajouté :
— Je passerai d’ailleurs tous ces fourreaux de bancals au tripoli. Ça me connaît, l’astiquage. Vous verrez, vous verrez ça aux lumières !