à mes heures d’enthousiasme arrêtait mes élans d’un geste sec, coupait mes tirades d’un mot tranchant comme un fil d’épée. J’ai rencontré le Ricaneur ; j’ai revu sa bouche amère, ses yeux aigus et inquiétants.
N’osant plus se présenter devant moi au grand jour, voudrait-il maintenant rôder dans la pénombre de mes rêves ?
J’allais à un rendez-vous. Sous des branches parfumées de feuilles jeunes, sous des branches tièdes de nouveau soleil, Josette devait m’attendra. Il s’est trouvé sur ma route ; il m’a suivi, agile, et il m’a dit :
— Comme tu cours, mon camarade !
— C’est le printemps, vois-tu, et là-bas mon amie espère ma venue.
— Laisse-la espérer ou bien cours et reviens vite.
— C’est impossible ; nous nous aimons d’un amour sans pareil.
— Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
— Ne ris pas, nous serons époux.
— Ah ! Ah ! Tu t’es laissé prendre ! tu t’es laissé prendre !
— Prendre à quoi ?
— Aux malices d’une petite fille qui s’ennuie chez son père, qui veut jouer à la madame et qui te trompera dans six mois.
— Un mot de plus et je t’étrangle !
— Bon ! Bon ! Je ne discute pas avec les imbé-