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Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/196

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— Service ?

— Oui et non. Prépare-toi à bondir.

— Tu sais, moi, je n’ai pas l’indignation facile… Ne marche donc pas si vite.

En quelques secondes nous fûmes chez lui et, tout de suite, il déplia une grande feuille fatiguée et malpropre.

— Tiens ! dit-il, regarde ce que le patron vient, à l’instant, de me communiquer. Déguste-moi cette prose-la, déguste-la-moi un petit peu !

Moi, je crus devoir, auparavant, flatter M. Édouard et faire avec ces dames une petite conversation, le moindre bout de conversation.

Mal m’en prit. Mme Évrard nous amena sans détour à la Hampe mystérieuse et, cruelle à souhait, se mit à débiner Josette. Ah ! cette demoiselle Olivet ! Elle cherche un mari ! il lui en faut un coûte que coûte. Elle est d’une hardiesse qui l’offusque, elle, une femme mariée… Cette méthode est la bonne d’ailleurs ; les jeunes gens sont si simples aujourd’hui !

Maurice, son triste papier entre les doigts, se taisait, curieux, amusé. Je fis la bête.

— Mais, madame, vous n’ignorez pas, à votre âge, que toutes les jeunes filles cherchent un mari ; c’est une vérité de La Palisse. Et il est non moins vrai que les jeunes hommes sont simples, aujourd’hui comme jadis. — Ici, Évrard fit entendre un petit grincement. — Mais cette demoiselle a tout