— Je lui ai donné une gifle.
— C’est regrettable… c’est peu de chose… mais c’est regrettable.
— Dites-moi, n’avez-vous jamais giflé un élève, vous ?
— Euh !…
— Si, n’est-ce pas ? Alors, pas de morale, voulez-vous ? Maintenant, monsieur Dieudonné, à nous deux : qu’est-ce que vous réclamez ?
— Je réclame que vous avez martyrisé Ernest.
— Je vous dis que je lui ai donné une petite gifle… il l’a d’ailleurs méritée mille fois.
— Et puis, qu’il en porte les marques…
— En fait de marque, il porte surtout la vôtre, savez-vous ?
— Et puis, que vous me le paierez plus cher qu’au marché, s’pèce de petit…
— Ah ! pas d’insultes, s’il vous plaît !
— Si, je t’insulterai ! Si, je t’insulterai !…
— Oui ? Eh bien, voulez-vous parier que je vous gifle, vous aussi ?
— Monsieur Tournemine !… Monsieur Tournemine !…
— M. Tournemine en a assez, monsieur le Directeur… D’ailleurs, il est une heure… le devoir nous appelle. Quant à vous, père de l’infortuné martyr…
— Hou ! t’as pas honte !
— …prenez la porte !… et plus vite que ça ! Hop !