Elle m’a regardé longuement, puis ses yeux ont fait le tour de ma chambre… et elle a compris.
Alors, elle a pleuré. Combien de temps ! Combien de mortelles minutes est-elle restée là, abattue sur la table, le corps secoué comme par un vent d’orage ! Combien de fois a-t-elle répété : « Pardon… pardon… pardon ! »
À la fin, je l’ai relevée de force et elle s’est jetée dans mes bras, la poitrine bondissante.
— Pardon !… Oh ! la méchante femme… C’était pour me tuer… Qu’elle m’insulte si elle veut !… qu’elle me frappe !…
— Qu’elle vous frappe !… Que dites-vous ? Que s’est-il passé ?
— Elle s’est jetée sur moi… parce que je n’écoutais pas ses affreuses paroles… Elle m’a poussée dans ume encoignure, elle m’a tordu les bras, puis elle a avancé ses yeux de haine et elle m’a dit… Cela m’a donné un grand coup sur la tête ; je crois que je suis tombée… et puis je me suis sauvée comme une folle… J’ai couru hors du bourg, dans les champs, et je suis arrivée, je ne sais comment, devant cette porte… Pardon ! Pardon !… Elle disait cela pour me tuer… je le sais… je n’ai pas cru… C’est que cela m’a fait trop mal, là, sur la tête…
— Ma chérie ! calmez-vous !
— Vous me pardonnez… Je n’ai rien dit… Je suis avec vous maintenant ; vous me défendrez, vous m’emmènerez… Elle croyait que j’allais en