Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/48

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— …ttendez !

Il se bat avec d’autres colis, jure, tape dans le tas et finit par agripper un gros paquet qu’il jette aux pieds de Mme Évrard.

— C’est pour moi ? Je n’attendais pas cela, avant huit jours.

L’employé n’a rien à dire ; simplement il montre du doigt le registre où il faut signer une seconde fois.

Elle obéit. Elle est libre avec ses deux paquets. Elle peut à peine soulever le plus gros. Naturellement je m’en charge et me voilà obligé de rentrer moi qui voulais m’offrir une promenade du côté des Pernières.

— J’abuse de votre complaisance, monsieur.

— Abusez, madame, abusez.

— Cela doit vous paraître lourd.

— Je suis fort comme le jeune homme sympathique dans un roman de femme.

— …

Il est de fait cependant que la ficelle me scie les doigts.

— Je ne comptais pas sur un paquet aussi volumineux. Tous les ans je fais venir quelques petites nouveautés des magasins parisiens. On ne trouve rien ici.

Pour qui me prend-elle avec ses petites nouveautés ? Je sais, aussi bien qu’elle, que certains grands magasins offrent des facilités de paiement aux fonctionnaires besogneux.