Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/144

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Lucien, pensant à la difficulté des occlusions correctes, admira les quatre sceaux ; il admira aussi les bêtes pour cette réussite aisée. Puis il se mit à rire tout bas en comparant ce carré de terre si parfaitement cacheté à une enveloppe familière qui l’avait souvent intrigué, tant par ses quatre inimitables ronds de cire, que par le nom étrange qu’une main, sans doute volontairement lourde, étalait au dos : Porfirio (Poste Restante).

Une petite soubrette venait deux fois par semaine au guichet pour retirer une lettre semblable. D’ailleurs, on avait vite su les choses au bureau ; Porfirio était une bourgeoise considérable tourmentée de vices incroyables. Lucien avait triomphé en apprenant ces turpitudes compliquées de patricienne.

En vérité, la comparaison s’imposait entre les quatre inimitables ronds de cire et les quatre disques massifs, si nets, tombés des vaches. Lucien joua sur ces derniers mots, puis il songea qu’il insultait les bêtes et cracha de dégoût.

En sa pensée, il hissa l’Humble sur un piédestal de claires vertus.

Le bruit d’une voiture grossissait derrière lui ; il se retourna, et reconnaissant le fringant attelage de M. Magnon, le propriétaire du Pâtis, il se redressa en fronçant ses noirs sourcils ; ce rentier-là n’était point son homme !

M. Magnon habitait, non loin du bourg, une sorte de villa tarabiscotée et prétentieuse ; doué de quinze mille francs de revenu, il y vivait pourtant chichement à la manière d’un cloporte dans une bonbonnière. Lucien