Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/48

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vache avec lui… Tu comprends ? On voit l’un, on voit l’autre, il faut boire… et la journée passe !

— D’accord ! Mais Loriote pourrait bien te secouer, lundi matin, si elle est guérie…

Il répondit carrément :

— Elle a une belle toux ! Ça la tient bien !

Celle de Jolimont eut un sourire.

— Mon pauvre frère, dit-elle, j’irais bien, mais les cousins de Malitron doivent venir ici… Il y a Mariche ! Si elle veut aller chez toi, je peux me passer d’elle…

— Mariche ! Ho ! Mariche ! cria-t-elle, veux-tu aller garder demain, aux Marandières, chez Louise Loriote ?

La servante répondit de l’aire :

— Chez Louise Loriote ? Comme vous voudrez, patronne !

Puis, apercevant le fermier :

— Seulement, je suis craintive, depuis que Bordagère des Arrolettes a rencontré un diable à tête de bouc qui l’a embrassée par force sur le chemin des Servières… Je veux de la compagnie… Vous y songerez, mon beau-père !

Loriot sortit et lança une grosse plaisanterie. La servante éclata de rire.

— C’est entendu ! cria-t-elle ; j’irai soigner votre femme, vieux sans idées, tard-en-vie !

Le lendemain donc, quand Séverin dont c’était le tour de garde revint aux Marandières, après la messe du matin, il fut tout étonné de trouver Marichette à la maison.

— C’est moi, dit-elle… N’ouvre pas les yeux si