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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/116

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LES GARDIENNES

— Je ne sais pas quand je vous reverrai, à présent, Francine… Je suis heureux de vous connaître et je songerai souvent à vous, là-bas.

Elle se tenait devant lui, toute blanche, les yeux brouillés de larmes. Il prit sa main menue et froide et la serra entre les siennes.

— Au revoir, Francine !

— Au revoir ! répondit-elle dans un souffle.

Il s’en alla. Quand il eut fait une dizaine de pas il se détourna ; Francine était demeurée à la même place, immobile ; ils échangèrent un pauvre sourire et ce fut tout.

Ils se quittèrent ainsi.

Le lendemain, Francine resta seule à la Cabane : Maxime et sa mère, en effet, allèrent déjeuner à Château-Gallé, afin de tenir compagnie à Georges au dernier moment,

La Misangère avait invité également Solange et Marguerite Ravisé. Le repas manqua de gaieté ; Georges essayait de plaisanter mais cela ne sonnait pas très juste. Marguerite était assise à côté de lui : la Misangère servait les deux jeunes gens avec des attentions particulières et son regard les réunissait.

Après le repas, tout le monde sortit pour faire conduite à Georges, mais, au premier détour, il fallut s’arrêter, car le père Claude ne marchait pas assez vite. La Misangère dit à Marguerite :

— Toi, ma fille, tu peux l’accompagner encore… j’irai te remplacer à la boulangerie.

La petite ne cacha pas sa joie ; ses yeux remercièrent.