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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/160

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LES GARDIENNES

IV


À la mi-octobre, Francine prit ses vingt et un ans, Dès le mois de septembre, les employés de l’Assistance l’avaient mandée pour qu’elle vînt vérifier et approuver les comptes la concernant ; de cette façon, aussitôt qu’elle atteignit sa majorité, elle put entrer en possession de son avoir.

Sa patronne lui ayant accordé la journée, elle fut à la ville par le premier train et elle se présenta de bonne heure au bureau de l’Assistance. Était là un vieil employé qu’elle connaissait un peu. Il lui remit ses papiers ; puis il lui fit de bons compliments sur son travail, sur son mérite et se permit de l’engager à continuer dans la voie qu’elle avait jusqu’à présent suivie, lui prédisant, à cette condition, de grands bonheurs pour l’avenir.

Francine fut touchée ; c’était la première fois qu’on lui parlait de la sorte, qu’on paraissait s’intéresser à elle particulièrement.

— Vous allez recevoir chez le trésorier un livret de 4 100 francs. C’est très joli, à votre âge !

Elle se rengorgea un peu, éprouva le besoin d’exposer l’état de ses affaires.

— J’ai aussi 150 francs d’économies, dit-elle.