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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/169

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LES GARDIENNES

et aussi une pelote de solide ficelle, telle qu’on n’en trouvait pas de semblable à Sérigny.

Enfin, elle songea à Marguerite. Plutôt, il faut dire qu’elle songea encore à Marguerite, car la jolie figure de la petite Ravisé s’était présentée la première lorsque Francine, par la pensée, avait passé en revue les personnes amies.

Fallait-il offrir un cadeau à Marguerite ? Francine oserait-elle, dans le même temps qu’elle avouait au premier venu son espoir d’épouser Georges ?

La malice tout d’abord, lui sembla grande ; mais en y réfléchissant, non !… Marguerite Ravisé n’était qu’une fillette au cœur simple, insensible encore aux soucis d’amour. Marguerite avait de l’affection pour son cousin et lui, pouvait en avoir aussi pour elle ; c’était naturel et très gentil, mais cela n’allait pas loin.

Francine se décida done à faire un cadeau à Marguerite. Elle eût souhaité ce cadeau très beau, car, tout au fond de son cœur, bien qu’elle fit effort pour se persuader que sa conduite était nette et sans détours, un doute rôdait ; et, d’instinct, pour sa tranquillité, elle eût voulu procurer à Marguerite de grands contentements en guise de compensation. Par malheur, elle était au bout de son argent ; avec trois francs qui lui restaient, elle acheta une assez jolie broche pour le corsage ; elle n’avait rien pu trouver de mieux.

Elle rentra le soir au Paridier sans un sou, mais le cœur ouvert.

Quand elle voulut offrir le jouet à l’enfant de