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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/264

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LES GARDIENNES

bonjour en faisant une petite révérence, puis il dit à sa femme :

— Mlle Riant… Francine Riant, je crois. Une de nos filles… et des meilleures !

Toujours avec son sourire affable, il continua de tourner son compliment.

— Je dis « mademoiselle » Riant !… je me trompe, sans doute ?.… C’est « madame » qu’il faut dire. Vous m’aviez annoncé votre mariage — oh ! j’ai bonne mémoire !… vous m’aviez annoncé votre mariage, tout en faisant sonner vos écus…

Pendant qu’il parlait, Francine détournait les yeux ; les coins de sa bouche frémirent et s’abaissérent. La voyant ainsi prête à pleurer, il comprit qu’il avait fait fausse route et changea de ton aussitôt.

— J’espère que vous allez bien, dit-il, et que vous êtes heureuse…

Elle répondit :

— Non, monsieur, je ne suis pas heureuse.

— Oh ! oh !… fit-il en jetant un coup d’œil vers sa femme.

Île marchèrent ensemble, Francine au milieu, vers une petite place que l’on voyait au bout de la rue ; puis, devant la grille d’un jardinet, l’homme dit, après avoir, encore une fois, consulté sa femme du régard :

— Voici où nous habitons ; vous devriez entrer chez nous et nous conter cette affaire… peut-être pourrions-nous vous aider…

— Entrez donc ! dit à son tour la dame.